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L'AIP est mort. Vive l'AIP !

IPA


Les négociations sur l'AIP ont échoué. L'écart entre les attentes des représentants des travailleurs et des employeurs est trop important. La presse annonce l'échec de ce type de négociation. Des voix s'élèvent pour réorganiser les négociations salariales au niveau du secteur ou de l'organisation.

Mais ce n'est pas ce que nous voulons. Parce que les négociations salariales sont une danse subtile et longue. Au niveau de l'entreprise, le négociateur du côté de l'employeur a devant lui un, deux ou trois syndicats. Cela devient une guerre d'enchères au sein et entre les entreprises et les secteurs, une course aux profits. Les syndicats locaux ne peuvent pas se présenter les mains vides et augmentent donc la pression pour obtenir un résultat supérieur aux 0,4 % de l'indexation

Contradiction

La modération de l'augmentation des coûts salariaux semble être en contradiction avec la volonté d'augmenter le pouvoir d'achat. Une augmentation du pouvoir d'achat n'est possible que s'il y a une augmentation de la productivité et seulement dans la mesure où elle ne cause pas de problèmes à la Belgique avec son éternel handicap salarial.

Les négociations se déroulent donc après la virgule, même si l'on oublie parfois que la Belgique est le seul pays à disposer d'une indexation automatique, bien que le panier de base ait déjà été ajusté.

Ce n'est pas la première fois que les négociations salariales se retrouvent dans une impasse. Les lois de la négociation nous apprennent que les deux parties doivent mettre sur la table une proposition raisonnable, mais extrême. Cette proposition est alors reçue avec beaucoup d'indignation, après quoi les deux parties se retirent et réfléchissent et consultent leurs partisans. Ce sont les rituels d'un modèle de consultation de plus en plus complexe. Et lorsque deux parties ne sont pas d'accord, elles attendent avec impatience le jugement d'une tierce partie, en l'occurrence le gouvernement.

Il peut être fait différemment


Mais est-ce vraiment nécessaire ? Et cela devrait-il être maintenant ? Il existe des comparaisons objectives entre la Belgique et ses pays voisins. Nous savons que de nombreuses organisations ont des difficultés supplémentaires aujourd'hui à cause de Corona et du Brexit. N'est-ce pas un peu aberrant de parler d'augmentation du pouvoir d'achat juste parce que l'agenda le dicte ? Devrions-nous être assis autour de la table, masqués, pour jouer à ce jeu étrange à un moment où le monde tel que nous le connaissions semble s'évaporer ?

Ce sont des questions que nous devons nous poser. Peut-être y a-t-il d'autres sujets qui sont plus importants aujourd'hui et à l'avenir que 0,4 ou 0,6% d'augmentation supplémentaire ? Prenez la transition, la réorganisation, la reconversion, la numérisation. On s'attend à un tsunami de faillites. Lorsque cela se produira, un grand groupe de personnes entrera sur le marché du travail. Ne serait-ce pas le bon moment de mettre sur la table un ensemble de réformes pour faire entrer notre pays dans le XXIe siècle en termes de flexibilité ? Pouvons-nous, dans la meilleure tradition de la tripartite, parler de e-commerce, de flexicurité, d'inclusion, d'apprentissage tout au long de la vie, de justice ?

Un pacte


Ce pays a besoin d'un nouveau pacte social. Nous en avons eu un juste après la seconde guerre mondiale. Eh bien, sans comparer COVID à une guerre mondiale, ne pourrions-nous pas bénéficier d'un pacte qui renforce notre résilience en tant que pays et nous prépare à l'ère post-covid ? C'est aussi ce que pourrait être un AIP.

Je pose plus de questions que je n'y réponds. Et les questions elles-mêmes ne sont pas si nouvelles. Seulement, nous ne parvenons pas à formuler une réponse solide. Et le temps passe.

L'AIP est mort. Vive l'AIP !

Photo de Kateryna Babaieva de Pexels

25/02/2021

 

David Ducheyne

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